Energie

Nucléaire : quand il y a de la fumée sans feu.

Le nucléaire à une très mauvaise réputation. Essayer de demander à
quelqu’un les mots que « nucléaire » lui évoque, et vous avez de forte
chances d’entendre « Danger, pollution, déchets » plutôt que « écologie ou
sécurité » par exemple. Cet article à pour but de faire la part des choses.
Je vais préciser avant tout que je suis moi-même un écologiste convaincu
et que si vous en doutiez je ne suis financé par aucune entreprise, bref,
allons-y…

1 – Contre le nucléaire, vraiment ? Et pourquoi ?

a) Carbone
Nucléaire

Voilà, comme vous pouvez le voir ci-dessus, plus de deux tiers des
Français considèrent le nucléaire comme contribuant au réchauffement
climatique. Attention on comprend en lisant ce paragraphe (et en lisant
l’étude) que la question qui a été posée était une QCM avec plusieurs
niveaux que sont : (1)Non pas du tout; (2)Non, pas vraiment; (3)oui, un
peu; et (4)Oui, beaucoup. Je trouve alors c’est un biais assez énorme car
les deux extrêmes sont alors faux, et les deux du milieux difficiles à
partager et un peu subjectifs, mais peu importe, puisque 34% de
« participe beaucoup au réchauffement climatique », c’est déjà beaucoup.

b) Déchets

Toujours selon la même étude, la question des déchets est le principal
argument contre cette énergie, nous verrons cela par la suite. J’imagine
que la « question des déchets » peut sous-entendre leur dangerosité, leur
non-recyclage ou leurs durée de vie
… Nous parlerons aussi de tout
cela.

c) Sécurité

Cette fois, je suis aller chercher ce que le réseau « Sortir du nucléaire »
avait d’autre à nous dire. Je précise que les arguments politiques qu’ils
exposent sont pour moi des suites des autres (donc plus conclusions
qu’arguments), donc je n’en parlerais pas.

Vous le voyez, le nucléaire ne serait pas fiable, dangereux. L’argument
santé qui précède celui ci en est une suite puisqu’il n’est pertinent qu’en
cas d’accident.

2 – La pollution du nucléaire

J’ai de la chance, car le GIEC (Groupe International d’Experts du Climat),
à publier dans son rapport de 2014 beaucoup de données sur l’impact
des différentes productions d’électricité, que voici joliment présentés par
un auteur Wikipédia.

J’ai aussi piqué un graphique du site « Osons Comprendre » qui est plus
joli et se base sur la même étude… Par ailleurs, une vidéo de leur site est
disponible sur YouTube et traite cette partie précisément et plus en détail
que ce que je vais faire, la voici :

https://www.youtube.com/watch?v=VHjUv8kY0W8

Nucléaire

—–

Comme vous pouvez le voir, le nucléaire est plutôt très bon en termes
d’émissions
de CO2, puisqu’il est seulement battu par l’éolien terrestre
pour sa médiane mondiale. En fait, comme l’explique la vidéo que j’ai lié,
le nucléaire Français est plus vertueux encore (5,03g au lieu de 12)
puisque notre méthode d’enrichissement du combustible consomme une
énergie propre puisque à 70% produite par le nucléaire, ce qui est une
boucle de rétroactivité plutôt sympa.


Je dois aussi préciser qu’à l’instar des énergies renouvelables, le
nucléaire (qui n’en est pas une) n’émet pas de dioxyde de carbone
durant son utilisation, les gros nuages que vous pouvez apercevoir sont
composés de vapeur d’eau. C’est donc de la fumée sans feu pour en
revenir au titre. Alors attention, la vapeur d’eau est bel et bien un gaz à
effet de serre, seulement, elle retombe rapidement sur terre/mer sous
forme de pluie, suivant son cycle naturel, tandis que le carbone s’installe
dans atmosphère pour longtemps.

Vous l’avez compris, les 12g de carbone (on dira carbone car c’est plus
simple) sont composés des émissions lors de l’extraction, de
l’enrichissement, du transport des combustible, ainsi que du traitement,
recyclage éventuel et enfouissement des déchets, ou encore lors de la
construction et du démantèlement des centrales. Et oui, tout est
compris
dans ce chiffre.
Selon moi, l’impact du nucléaire sur le climat n’est donc pas un
argument contre son utilisation, mais bien au contraire un argument
pour
.

3 – La gestion des déchets radioactifs

On imagine souvent les déchets nucléaires comme des éléments
extrêmement dangereux qui peuvent nuire à la santé de quiconque y est
exposé, c’est vrai. L’exposition à une radioactivité excessive peut
provoquer des cancers ou du moins augmenter les probabilités qu’il se
déclarent. Passé certaines doses, la mort est plus rapide (plusieurs palliés
différents) et même quasi certaine.

Nucléaire

Reste à préciser que c’est la dose de radioactivité qui est dangereuse,
et pas sa présence simple puisqu’il y en a dans la nature. Par
ailleurs, l’imagerie médicale expose aussi à des radiations qui restent très
supportables, exception faite des femmes enceintes.
Bref, les déchets nucléaires sont en effet dangereux à différents niveaux
selon leur radioactivité qui varie beaucoup en fonction de leur nature.
C’est la raison pour laquelle ils sont classés dans différentes catégories
par l’Andra (Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs).

Cette agence que je viens d’évoquer à justement pour but de stocker et
donc de sécuriser ces déchets, selon les méthodes présentes dans le
tableau suivant. (j’en est mis deux car ils se complètent)

Je vais aborder plus ou moins rapidement chacune de ces méthodes de
stockage.

a) Gestion par décroissance radioactive sur site.

Cette méthode concerne comme vous pouvez le voir tout les déchets à
vie très courte (les Hautes activité à vie très courte n’existant pas). Leur
traitement est donc assez simple puisque il suffit de les conservés dans
des structures adaptées directement sur leur site de production jusqu’à ce
qu’il ne soit plus dangereux, avant de les renvoyés vers des filières
classiques de traitement de déchets.

b) Stockage de surface

Pour le stockage en surface, on distingue deux types de déchets, les TFA
(très faible activité), et les FMA (faible et moyenne activité).
Pour les TFA, les déchets sont conditionnés dans des alvéoles enfouies
dans une roche argileuse à quelques mètres de la surface, le tout dans
un centre spécialement conçu pour.
Pour les FMA, ils sont d’abord stockés dans des colis en béton ou en
métal, regroupés dans un grand cube aux bords en béton recouvert par
des couches successives de terre, de bitume puis encore de terre dans
deux centre de stockage dont un est désormais fermé et en phase de
surveillance
. Il s’agit de CSM de La Hague en Normandie.

Nucléaire

Vous trouverez en cliquant sur ce lien plus de précisions et de bonnes
vidéos de l’Andra. https://www.andra.fr/les-dechets-radioactifs/les-solution
s-de-gestion/stockage-en-surface

c) Stockage à faible profondeur et profond

Pour le stockage à faible profondeur, des solutions sont encore à l’étude
et aucune solution durable n’est encore disponible.
Pour le stockage profond, un sérieux projet est à l’étude et se nomme
Cigéo et mené lui aussi par l’Andra avant tout, je vous recommande la
vidéo de Simon Puech dans laquelle il visite un des sites de recherche.

https://www.youtube.com/watch?v=IBjRAFGT_OE

Le projet consiste à stocker les déchets nucléaire haute activité, et les
déchets à activité moyenne ayant une durée de vie supérieure à 31 ans
(voir beaucoup beaucoup plus de 31 ans).

Nucléaire

Le principe est simple, la zone de stockage se situe à 500m sous terre,
se qui protège la surface des radiation, met à abri de l’érosion, et permet
au lieu être totalement sécurisé sans aucune action humaine une fois
fermé. Ces 500m de roche protègent en fait d’à peu près tout ce qui peut
être imaginé.

Nucléaire

Il est prévu exploiter le site (de le remplir) pendant 100 ans. Cette durée
peut sembler exagérée, mais sachez qu’on ne change le combustible
d’une centrale nucléaire que tout les 3 ans, et tout les 4 ans pour les
engins militaires par exemple.
Tout ce que l’on vient de voir me semble bien sérieux et les dangers
parfaitement contrôlés par rapport à leur dangerosité.

4 – Sécurité

Le nucléaire n’est pas seulement un moyen de créer de l’électricité, c’est
aussi l’arme la plus puissante à ce jour, il est donc tout à fait logique
d’avoir peur d’utiliser cette énergie proche des habitations, dans les
centrales.

Nucléaire
a) Le risque

Le danger avec un réacteur nucléaire vient de la possibilité qu’il
explose
. Dans ce cas, les risques sont multiples, il y a bien sur des
risque humains (mort, cancer, tumeurs, irradiation des organes etc…). Il y
a aussi les risques sur environnement, notamment les animaux, qui
auront globalement les mêmes problèmes que nous autres, mais sans
médecins. Et enfin les risques matériels, proche de l’explosion seulement.
Pour couronner le tout, le nuage radioactif peut aller très loin.

b) La réponse

On peut donc voir que le risque nucléaire est réel et ne peut en aucun
cas être négligé. Il ne l’est pas. Premièrement le risque de
dysfonctionnement est d’abord prévenu par des contrôles ultra
fréquents des installations
par EDF mais aussi par une agence
indépendante nommée l’ASN, dont le seul objectif est de garantir la
sureté et le contrôle des installations nucléaires de tout types.

Le dispositif se compose d’un examen de conformité tout les 10 ans,
ainsi que de nombreux contrôles, prévus ou inopinés. Pour comprendre
mieux vous pouvez toujours allez voir sur le site www.asn.fr les différents
documents disponibles.
Ces contrôles portent aussi et notamment sur les trois barrières de
protection, qui sont les protections physiques en cas de
dysfonctionnement.

Nucléaire

Deuxièmement, le risque terroriste est pris de plus en plus au sérieux
depuis les attentats de 2015 et notamment les kamikazes. Pour ces
raisons, EDF à mis en place un système de sécurité que voici:

Nucléaire

Voilà pour les bases de la sécurité nucléaire. Je ne vais pas aller plus loin
dans le détail (bien que vous puissiez le faire via le site de l’ASN) étant
donner mon raisonnement dans le paragraphe suivant.

c) Statistiques

Dans l’histoire du nucléaire civil, seuls trois accidents à incidence
extérieure
à la centrale ont eu lieu. Les deux plus connus sont
Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011) qui ont déclenchés les
catastrophes que nous connaissons. Le troisième est l’accident de Three
Mile Island, durant lequel le combustible à fondu, mais la troisième
barrière l’as retenu et seul de petites quantités de matières radioactives
ont étés rejetés.
Je voulais donc donner le pourcentage de chances qu’un réacteur ne
finisse sa vie dans un accident grave. Malgré de longue recherches je n’ai
pas trouvé le nombre de réacteurs ayant un jour étés en activité. Merci de
me dire si vous avez l’information afin d’améliorer ce document.
La sureté est en amélioration perpétuelle, et plusieurs organismes
différents s’en occupent: IRSN, ASN, ANDRA. Le risque est donc contrôlé
bien qu’existant.

Conclusion

En vérité, je ne comprend pas pourquoi le parti EELV est actuellement
opposé au nucléaire, puisque le seul problème qui n’est pas résolu à
100% est l’aspect sécuritaire, qui est tout de même plutôt éloigné des
sujets écologistes
si on le met à coté des émissions de CO2 par
exemple. En fait je pense que c’est une stratégie électorale qui se base
sur ce que pense les gens, mais bon c’est leur boulot.
Alors certes, le nucléaire n’est pas renouvelable, mais est décarboné et
c’est l’important. Ne serait-il pas plus intelligent de construire encore
quelques centrales nucléaires pour définitivement fermer toutes les
autres centrales thermiques, puis remplacer progressivement les plus
veilles installations par des énergies renouvelables ? En tout cas c’est ce
qu’il se passe dans les meilleurs scénarios du GIEC.(meilleurs selon
mon avis)

En tout cas, les gens qui ont répondus au sondage évoqué dans la
première partie sont mal informés pour la plupart, ce qui n’est plus votre
cas.

Documents réaliser par Pierre Courtois

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