Est-ce que les dirigeables sont vraiment cools ?
Mon idée non documentée des dirigeables :
Je pense que les dirigeables peuvent être un très bon moyen d’assurer
du transport de fret sur courte et peut-être longue distance. Je constate
que le transport de fret à courte distance est assuré par des camions, ils
consomment énormément quand on réfléchi au petites quantités qu’ils
transportent. je suis assez confiant sur la supériorité des dirigeables pour
ces trajets. Le transport longue distance est lui assuré par des porte-conteneurs qui, pour ceux qui viennent de chine, passent par l’océan indien puis par le canal de suez avant de rejoindre des ports (Barcelone, Le Havre,
Rotterdam…). Certains supers-tankers font même le tour de l’Afrique !!! Pour ces trajets je pense que la perfection de la trajectoire d’un ballon
dirigeable lui permettra être plus rapide sur ces trajets là (et puis un
bateau ça va pas bien vite non plus).
—
Au niveau écologique, la plupart des dirigeables existants fonctionnent
avec des moteurs thermiques, la grandes surface du haut du ballon
pourrait être exploitée pour y poser des panneaux photovoltaïques (voir
au niveau du poids). Même en propulsion thermique, je pense que ce
sera plus modéré en production de carbone.
Bon, je vais me documenter.
1 – Relier la Chine à l’Europe
Le temps de transport :
Pour les bateaux :
j’ai cherché des infos avec Flightdetector24, tous ce que j’ai trouvé est
cette carte du trafic instantané de cargos et tankers… impressionnant
mais c’est tout.
La capture d’écran ci-dessus provient du site de la CMA CGM (transport
de fret). En multipliant les recherches, il s’avère que le trajet prend entre
4 et 6 semaines dans la plupart des cas. Cette variabilité s’explique par
le nombre d’escales, leurs situations et leurs durées. Au passage, le trajet
est d’environs 20 000 km.
Pour les Ballons dirigeables :
Voilà la distance à vol d’oiseau entre Paris et Shanghai, comme des pays
en guerres sont souvent évités par les avions, la prudence et la flemme
me poussent à arrondir ce nombre à 10 000 km, tout de même 2 fois
moins.
La vitesse des vieux Zeppelin était au maximum de 100 à 130 km/h selon
les modèles comme le dis la page Wikipédia consacrée à la marque.
L’entreprise Flying Whales déclare que son modèle en développement
aura lui une vitesse de croisière de 100 km/h. L’Airlander, un prototype
fonctionnel annonce lui un vitesse maximum de 148 km/h.
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Avec toutes ces données, je vais prendre pour valeur de vitesse 100
km/h. Il est à noté que cette technologie si elle est utilisée va très
probablement s’améliorer.
Nous pouvons maintenant déterminer que la durée de vol nécessaire
pour rallier la France depuis Shanghai serait 100h (t = d/v = 10
000/100 = 100 h ou un peu plus de 4 jours). Cette durée n’inclue pas les
escales nécessaires. je vais donc me lancer dans une horrible
approximation d’une escale de 3h toutes les 12 heures de vol. Le temps
de trajet est donc amené à 118h ou presque 5jours.
Pour la rapidité, les ballons dirigeables seraient donc extrêmement
compétitifs. Pour information, la nouvelle route de la soie qui reliera la
Chine à l’Europe le fera en 17 jours…
La capacité de transport :
Pour les bateaux :
J’ai fait la moyenne de la capacité EVP d’un porte conteneurs de la CMA
CGM, en me basant sur leur site, où ils donnent la capacité de chaque
bateau de leur flotte. J’obtiens 2422,8 de Capacité nominale EVPs.
Cette unité signifie « Equivalent Vingt Pieds » et est calculée en fonction du
nombre de conteneurs de 20 pieds de longueur, 8,6 pieds de hauteur, 8
pieds de largeur que le bateau peut transporter.
Le site de la CMA CGM annonce 30 t de charge maximale pas conteneur,
cependant vous pouvez voir si dessous que ce poids n’est pas
supportable sur l’ensemble du bateau, j’ai calculé en utilisant le port en
lourd et la capacité EVP des gros navires de cette compagnie. (Dans
l’ordre le Jules Verne; l’Antoine de St Exupéry et l’Otello).
——–
- CMA CGM Jules Vernes : 186 470 / 16 000 = 11,65 t/EVP
- 200 000 / 20 776 = 9,63 t/EVP: CMA CGM Antoine de St Exupéry
- CMA CGM Otello : 101 810 / 8500 = 11,98 t/EVP
Ce rapport semble diminuer quand la taille de bateau augmente…
Cependant il est dur de trouver le tonnage des bateaux de plus petites
tailles. Nous utiliserons pour être Fair-Play une masse par EVP de 15t.
Pour notre bateau moyen, la masse de fret transporté par trajet est de
15 x 2422 = 36 330t.
Pour les dirigeables :
Alors là l’information est beaucoup plus facile à trouver. La société Flying
Whales dont nous avons déjà parlé conçoit des dirigeables en vue de leur
faire porter une masse de 60 tonnes, et c’est a peu près la meilleurs
capacité pour un dirigeable que j’ai trouvé.
Donc sur ce point, les dirigeables sont plus de 600 fois moins efficaces
que les systèmes déjà existants. Décevant…
2 – Trajets internes
Comparaisons de performances :
Nous allons maintenant comparer les performances réelles des camions, et
les performances supposées de futurs dirigeables.
Données :
Un semi- remorque classique est limité à 90 km/h, et parcours environs
2500 km/semaine. Le poids maximum d’un camion (trois essieux, le plus
courant) en charge est de 26 tonnes, auxquelles il faut soustraire les -au
minimum- 7,5t d’un poid lourd vide. Donc il reste 26 – 7,5 = 18,5t. La
réglementation est en fait de 19 tonnes.
——
Notre dirigeable hypothétique sera le LCA60T, car c’est un projet réaliste
et aboutie. Il se déplace à 100 km/h. Il est capable de transporter 60
tonnes.
Comparons les performances de ces deux technologies sur différents
trajets.
Le Havre-Paris :
Par la route, le trajet mesure 197 km donc, environ 2h40 en camion.
A vol d’oiseau, le trajet est de 177 km donc environ 1h50 en dirigeable.
On y gagne 50 min.
Marseille-Paris :
Par la route, le trajet mesure 776 km donc, environ 8h50 en camion.
A vol d’oiseau, le trajet est de 661 km donc environ 6h40 en dirigeable.
On y gagne 2h10.
Rotterdam-Lyon :
Par la route, le trajet mesure 858 km donc, environ 9h50 en camion.
A vol d’oiseau, le trajet est de 686 km donc environ 6h50 en dirigeable.
On y gagne 3h.
En plus de leur capacité à aller plus vite que les camions, un dirigeable à
une charge utile 3x supérieure à celle d’un camion classique. On peut
donc considérer qu’un dirigeable équivaut à un convois du trois camions,
mais plus rapide.
3 – Et donc l’application ? (Dans notre société)
Vous l’aurez compris en lisant la partie 1, les dirigeables ne semblent pas
être en mesure de remplacer les diverse cargos et porte-conteneurs qui
assurent l’approvisionnement massif de l’Europe par la Chine. Bien que
très nettement plus rapide, il faudrait en moyenne 600 dirigeables pour
remplacer un bateau, irréalisable. Peut-être que des dirigeables
pourraient tout de même assurer quelques trajets où la vitesse est
importante… Mais en réalité cette mission est déjà assurée par les
avions.
——
En revanche, pour les trajets aujourd’hui terrestres, le dirigeable me
semble très largement dominants, ils sont plus rapides, plus pratiques et
transportent plus (et font pas de bruit). Et pourrait finalement assez
facilement être utilisé par les entreprises de transport, et la surface
publicitaire plus un petit engouement autour de la nouveauté de ces
véhicules, offrirons sans doute une motivation supplémentaire à
l’investissement. Pour preuve les premiers camions rouges Coca-Cola
ont participé au développement de la marque en Europe après guerre.
Mais notre société est elle la bonne ?
4- Dans une autre société
J’ai volontairement évité au plus possible d’évoquer l’argument
écologiques dans les parties précédentes. Ce qui avait pour but de
représenter au mieux possible le peu de cas que font les grandes
entreprises de la question écologique, et donc d’être largement plus
objectif.
Nouvelles contraintes :
Mais voilà, les « savants » du monde (et toute personnes qui y réfléchissent
de bonne foi) comprennent depuis quelques décennies que le modèle de
la croissance perpétuelle n’est pas viable. Dans le domaine qui nous
intéresse, cette réorganisation passe notamment par la relocalisation de
l’industrie et la mise en place de circuits courts. Bref, arrêter avec les
bateaux énormes qui viennent de Chine, ou de toute autre région du
monde. J’en arrive à la conclusion qu’avec ces nouvelles contraintes, peu
importe le cout, la seule chose importante est d’avoir un moyen de
transport fiable, efficace et écologique. C’est aussi pour cela que je n’ai
pas passé de temps à calculer les couts de fabrication et d’utilisation des
différentes alternatives (et aussi parce que ce serait excessivement
compliqué).
Valeur écologique :
Retour au technique, certains panneaux solaires ont récemment été
présentés avec l’avantage de ne peser que 6 kg/m², je vais déterminer si
ce poids serait supportable pour en équiper un hypothétique « e-LCA60T ».
Je vais d’abord chercher la puissance dont le dirigeable à besoin, et
adapter en fonction.
Dans le cas ou l’on voudrait couvrir seulement les besoins opérationnels,
il nous faudrait 1,5 MW de puissance. Dans des conditions idéales, il
faudrait 10 000 m² de panneau soit 60 tonnes. Et c’est je répète dans
des conditions idéales, donc en fait, il es faut plus, piste inexploitable. Je
suis déçu.
5 – Conclusion
Oui les dirigeables c’est cool. Surtout pour une société qui se doit être
moins mondialisée et plus respectueuse de l’environnement.
6 – Suppléments
Voici quelques illustrations…
Le LCA60T de Flying Whales
L’ Airlander de Hybrid Air Vehicles
Le Hindenburg de Zeppelin
Le CMA CGM Antoine de St-Exupéry
Document réalisé par Pierre COURTOIS
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